lundi 18 février 2008

L’amour est mort ce soir

Nous l’avons appris de sources bien informées. L’amour est mort ce soir, assassiné par le désespoir d’une vie bête à pleurer. L’amour n’a, en effet, pas pu résister longtemps face aux assauts répétés du destin. Au royaume des amoureux, je m’étais, pourtant, souvent érigé en roi mais très vite, la réalité m’avait déchue. J’en suis maintenant au rang méprisable de simple citoyen, témoin du bonheur mais jamais complice. Faudra chercher maintenant, la lueur au fond des mots, boire les nuages pour oublier les maux, se noyer dans les rivages dans la main un stylo, pour essayer de se relever, d’oublier, de ne pas mourir aussi jeune, de ne pas mourir idiot, d’aimer tout le monde à en mourir, de se prosterner comme avant, face à la grandeur de l’univers, face à la création divine. Savoir apprécier le silence et ausculter les coeurs quand même sans vraiment s’attendre à ce qu’un son apparaisse. Guetter les vaisseaux qui chantent en chœur l’amour et la paix et savoir apprécier les images de Gaza en flammes et du Rwanda en plein désarroi. Ne plus jamais mourir de peine pour soi, être plus grand effacer la bassesse de son espace-temps. Mépriser la tristesse qui tend à nous prendre et lui rire au visage sans penser à demain. Demain sera mieux, demain sera beau, demain fonctionneront tous les rouages. Il ne nous faudra que réussir le dosage pour se retrouver seul dans la plage à combattre les vagues qui ont toujours voulu ma peau. Ma muse m’a parlé, j’en ai encore des frissons… elle s’appelait tristesse. Je l’avais perdu de vue pendant quelque temps mais heureusement maintenant nous sommes de nouveau réunis pour le meilleur mais apparemment surtout pour écrire. Je viens de comprendre que la mélancolie était ma raison d’être, qu’elle est le maître qui a su dompter mon âme. Je suis un être humain avant tout fait d’un tas de vaisseaux et d’organes, avant que l’on me damne. Priorité faite désormais aux sourires, à la vie, à la libération des cœurs des démunis des chimères qui les hantent. Quitte à en perdre sa capillarité, quitte même à y rester.
Yer7am bouk ya de Musset : « A voir ce que l’on fût et ce que l’on laisse, seul le silence est grand tout le reste est faiblesse »

2 commentaires:

Khalil a dit…

Un très beau poème qui résume une aussi belle vision de l'amour... C'est dumoins la vision la plus économique en pertes humaines dues à l'amour. Pour résumer, un pareil désintéressement pourrait servir d'armure, d'airbag qui amortirait le choc déconcertant de l'amour.

Anonymous a dit…

j'ai toujours senti que tu avais une fibre sensible et poétique, mais je ne me suis jamais douté que c'était beau à ce point...
Yasmine