dimanche 28 septembre 2008

Ces êtres hospitalo-universitaires…



Ils se lèvent chaque matin vers cinq heures du matin pour s’adonner à ces petits plaisirs qui font de la vie ce qu’elle est. A savoir par exemple, les attentes interminables devant la station du bus, les pickpockets qui leur dérobent au choix un porte-monnaie ou un téléphone portable.

Ils rejoignent leurs services respectifs avec toujours le même sourire qui orne leurs faces illuminées par la soif du savoir.



Ils restent à longueur de journée au chevet de leurs patients à les interroger, à les rassurer et à vérifier le résultat de l’examen cytobactériologique des urines ou à discuter les étiologies de leur thrombopénie.

Ils ont le cœur qui chavire quand un malade du service décède subitement. Ils en gardent un souvenir impérissable mais ils avancent tout de même encore et encore…



Ces jeunes ont pour modèles leurs supérieurs hiérarchiques… Ils rêvent tous de devenir comme tel ou tel médecin. Ils n’ont pas l’ambition de posséder et de prendre mais de donner autant qu’ils peuvent.

Ils s’extasient en sentant l’odeur de l’éther qui se dégage des hôpitaux qu’ils peuplent joyeusement.



Ils se sentent plus à l’aise en portant un pyjama de bloc ou une blouse blanche qu’en affichant un jean de marque le temps des cerises… Ils ont une autre philosophie. Ils sont d’une autre ère.

Ils ont des cernes qui embellissent curieusement leurs regards et donne l’impression qu’on est en présence de grands hommes en dépit de leurs jeune âge…



Ils n’ont pratiquement pas de vie sociale. Pas le droit de suivre le feuilleton. Ni même celui de rejoindre leurs amis au café. Ils ont sacrifié leurs existences pour que Salah et Mohamed dont les visages ne leurs disent rien du tout se sentent mieux et ne meurent pas bêtement.



Même quand ils ôtent leurs blouses blanches leurs faces gardent l’illumination des gens nobles et ils se sentent obligés d’intervenir pour calmer les esprits si une bagarre éclate au coin de la rue ou si un nageur infortuné se noie dans la même plage où ils étaient venus, justement, oublier l’atmosphère médicale.

Je me souviens, lors de mon premier stage de soins infirmiers, je me sentais étranger à cette ambiance… Je ne me sentais vivre qu’à l’extérieur de ces édifices…



Mais qui l’eût cru ? Nous devenons de jour en jour des individus en marge de la société… Vraisemblablement, nous sommes nés pour exister en tant qu'êtres hospitalo-universitaires…

2 commentaires:

MAD DJERBA a dit…

ça fait plaisir de lire qu'une nouvelle génération se prépare ainsi avec d'aussi belles valeurs, parce que souvent la médecine est du pur business !

princessTanit a dit…

khalil je n'ai pas cerné le fond de ta pensée! j'imagine que c'est une fierté que de faire un si noble métier. Mais ne voilerais tu pas du regret quelque part?